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Mémoire familiale

Dans le cadre de son Entente de développement culturel 2024, la MRC d'Antoine-Labelle (MRCAL) a pu documenter la mémoire des familles marquantes de son territoire à travers le projet Mémoire familiale. Le tout se transpose par une série balado de 8 épisodes. 

À la suite de recherches sur les personnages historiques de la région, la MRCAL souhaite faire vivre la mémoire de familles ayant contribué à l'identité de la communauté et du territoire. Sachant que ces mémoires familiales peuvent s’effacer, la MRCAL s’est adjoint des services de l’Assembleuseexperte en préservation et partage de souvenirs, afin de réaliser une collecte de données non exhaustive.

Mémoire familiale a pu documenter un échantillon de personnages issus de familles ayant marqué la région et l’histoire de celle-ci. À travers les huit épisodes, les auditeurs seront transportés dans l’histoire de plusieurs municipalités où l’on parlera de la rivière du Lièvre, de colonisation, du mont Daniel, d’histoire d’amour, d’électrification et plus encore.

À compter du jeudi 24 avril 2025, un nouvel épisode sera disponible à chaque jeudi. La série restera disponible intégralement par la suite. Le balado Mémoire familiale sera disponible sur Balado Québec, Apple PodcastSpotify et sur cette page web. 

Avec chaque épisode, des compléments d'informations sont disponibles. Ceux-ci ont été rédigés par la Société d'histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL). Vous pouvez consulter le tout dans les rubriques ci-bas. 

En prévision d'un autre projet de balado, l’équipe souhaite sonder la population intéressée à partager ses mémoires et ses souvenirs. Pour participer, veuillez remplir le formulaire ci-bas. Ce dernier est aussi disponible via le lien suivant

Le formulaire

Crédits
Idée originale : Anne-Marie Wauthy, MRC d’Antoine-Labelle
Production : L’Assembleuse
Animation et narration : Maude Roberge Dumas 
Réalisation, prise de son et montage : Christian David
Mémoire familiale a été réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la MRC d’Antoine-Labelle dans le cadre de l’Entente de développement culturel 2024. 
Les propos présentés ne représentent pas nécessairement l’opinion de la MRC d’Antoine-Labelle. 

Épisode 1. Patrice Deslauriers

Patrice Deslauriers raconte la rivière du Lièvre, entre Ferme-Neuve et Mont-Laurier. Il nous transporte entre ces deux lieux en nous parlant d’entreprises, de son amour pour la région et de sa famille.  

Complément d'information

La drave

Le flottage du bois est une technique ancestrale de transport du bois utilisée en Asie et en Europe dès l’époque médiévale. Au Québec, traditionnellement appelé «drave», de l’anglais «drive», la pratique est intrinsèquement liée aux grandes périodes d’exploitation forestière du 19e et 20e siècles. La méthode consiste à transporter le bois en le faisant flotter sur les cours d’eau, exploitant le courant naturel et la pente descendante suivie par les rivières. En 1957, Raymond Garceau réalise le film «La Drave» pour le compte de l’Office Nationale du Film (ONF) qui met en vedette le maître draveur Euclide Thauvette de Notre-Dame-du-Laus. Au Québec, les années 1990 marquent la fin de la drave. Sur la rivière du Lièvre, c’est en 1993 qu’on verra pour la dernière fois des billots suivre le cours de l’eau pour se rendre aux moulins à scie et papeteries. 

Pour voir le film: https://www.onf.ca/film/drave/

Sources:
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1730827/25-ans-fin-drave-metier-quebec-pates-papiers?fromApp=appInfoIos&partageApp=appInfoiOS&accesVia=partage
SHGHL. Dossier de recherche, exposition sur la foresterie, 2018.

La taverne Brisebois

C’est en 1972 que Jean-Claude Brisebois, agriculteur et ancien agent de la Sûreté municipale de Mont-Laurier, se lance dans l’aventure du commerce et ouvre la taverne Brisebois au 757 rue de la Madone à Mont-Laurier, où se trouve maintenant le CLSC. La taverne gagne rapidement en popularité et devient l’un des endroits favoris des lauriermontois pour y manger ou prendre un verre. Le commerce passe entre les mains de Gilles Huberdeau et André Rouleau en 1986, l’année où le gouvernement du Québec oblige les tavernes à ouvrir leurs portes aux femmes (plusieurs tavernes étaient alors réservées aux hommes). La taverne reste ouverte jusqu’en 2010 où elle devient le Bar Chez mon Chum pendant deux ans avant de finalement accueillir les bureaux du CLSC en 2012. 

Sources:
L’Écho de la Lièvre. 16-08-1972
L’Écho de la Lièvre. 28-06-1972
L’Écho de la Lièvre. 09-02-1986
Le Courant des Hautes-Laurentides. 30-11-2011

L’Hôtel Deslauriers de Ferme-Neuve

En 1932, J. Albert Nadon ouvre l’Hôtel Nadon au 300 9e Avenue. En 1947, Calixte Deslauriers rachète l’hôtel et le renomme l’Hôtel Deslauriers en l’honneur de sa famille. On y retrouve 20 chambres dont 6 sont occupées par la famille et les employés. Au rez-de-chaussée, on y retrouvait une taverne, la salle à manger, la cuisine et une petite salle à manger pour les pensionnaires et une écurie dans la cour arrière. L’hôtel passe de main en main à partir de 1962 et plusieurs commerces s’y succèdent. L'immeuble passe au feu le 14 décembre 2016.  

Source:
Chambre de commerce de Ferme-Neuve. L’économie d’hier à aujourd’hui à Ferme-Neuve.

Le Château des Laurentides

Le château des Laurentides est bâti en 1928 par Albiny Éthier et vient remplacer l’Hôtel Central construit au même endroit en 1910. L’hôtel devient rapidement un commerce important du village avec ses 24 chambres, ses salles à manger et son offre de boisson. L’hôtel était particulièrement populaire auprès des bûcherons qui pouvaient y dépenser une partie importante de leur paie au retour des chantiers, au printemps. Aujourd’hui, l’édifice abrite l’organisme La Maison Lyse-Beauchamp.  

Source: https://www.routedulievrerouge.com/files/municipalitefile/Ferme-Neuve.pdf

Le concours/la parade de panaches

Vers 1962, Réjean Deslauriers et Jean Morin, alors propriétaires de l’hôtel Deslauriers de Ferme-Neuve, lancent le grand concours de panaches d’orignaux. Les chasseurs de la région et de l’extérieur sont invités à faire le tour du village, leur trophée de chasse monté sur leur voiture. À l’occasion, on y tenait également un concours de «call» à l’orignal. Cette première année, le premier prix était de 10 $ alors que le deuxième était de 5 $. La tradition prend fin au courant des années 1970. 

Sources:
Journal Le Flambeau, 20 oct. 1962
Chambre de commerce de Ferme-Neuve. L’économie d’hier à aujourd’hui à Ferme-Neuve.
 

Photo: Société d'histoire et et généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL-P118-0421-06-1960)
  

Épisode 2. Aline Chalifoux et Lise Daoust

Aline Chalifoux et Lise Daoust parlent de leur grand-mère, Sarah Chalifoux, pionnière de Sainte-Anne-du-Lac. On en apprend sur le rôle des femmes, le développement de la municipalité, le tout parsemé d’épreuves et de résilience. 

Photo: Société d'histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL-P094-S05-D12-P002)

Complément d'information

Le défrichage par brûlis 

Le défrichage, l’action d’abattre les arbres et, surtout, de retirer les souches d’une terre pour la rendre propre à cultiver, est une des tâches les plus ardues qui attendait les colons à leur arrivée. On peut alors comprendre que certains souhaitaient se faciliter la vie. Le défrichage par brûlis consistait à mettre le feu sur une partie du terrain pour se débarrasser des arbres et de leur souche. En plus de faciliter la tâche, les cendres avaient l’avantage d’améliorer la qualité du sol pour la culture. On défrichait généralement une bande de forêt à la hache pour délimiter la partie que l’on voulait brûler avant de partir le feu. Mais malgré les précautions, les brûlis se propageaient souvent et causaient des feux de forêt, ce qui amène le gouvernement à interdire cette technique de défrichage, ce qui n’empêchera pas certains colons de continuer cette pratique. 

Le billet de location et l’obtention des lettres patentes 

Pour favoriser la colonisation au 19 e siècle, le gouvernement fédéral avait pris la décision d’offrir des terres gratuitement à tout colon en faisant la demande dans les zones identifiées pour la colonisation, comme dans les Hautes-Laurentides. Cet octroi gratuit donnait au colon un billet de location l’autorisant à exploiter le lot désigné. Mais, comme l’indique le nom, le billet offrait un statut de locataire, pas de propriétaire. Pour devenir propriétaire, il fallait répondre aux exigences du programme. Sur une période de 5 ans, le colon devait défricher 10 % de sa terre pour la mettre en culture (généralement 10 acres sur un lot normal de 100 acres) et se bâtir une maison aux dimensions minimales de 16 par 20 pieds. Si le colon remplissait ces conditions dans les 5 ans suivant l’émission de son billet de location, on lui donnait alors les lettres patentes de la terre et il en devenait officiellement le propriétaire. 

Source: https://petitehistoiredulacmercier.ca/fr_FR/lettres-patentes/

L’utilité de l’argent chez les colons-agriculteurs 

On s’imagine les colons-agriculteurs comme des exemples parfaits d’indépendance, produisant et fabriquant tout ce dont ils avaient besoin. C’est essentiellement vrai, mais certaines choses ne restaient accessibles que par une transaction monétaire. C’est le cas des expertises auxquelles il fallait parfois faire appel comme la production de vitre pour les fenêtres de la maison, de pièces de métal complexes par le forgeron, de pièces de fontes par les fonderies, d’outils spécialisés pour la ferme, etc. Il fallait aussi faire appel à des expertises moins tangibles, comme le notaire dans l’achat d’une terre ou le médecin lorsqu’on tombait malade. Outre les obligations, on pouvait aussi utiliser l’argent pour le plaisir. Les magasins généraux offraient des comptoirs à bonbons vendus à la pièce, les hôtels avaient tous une salle avec service de boisson et quelques commerces se spécialisaient déjà dans le loisir, comme le Théâtre Laurier (Cinéma Laurier) qui ouvre ses portes en 1935. 

Le droit des femmes au 20e siècle 

Le 20e siècle fut une plaque tournante pour la question du droit des femmes. La montée du discours féministe et les impacts sociaux des deux guerres mondiales sont à l’origine de ces changements. En 1918, les femmes obtiennent le droit de vote au fédéral, mais il faut attendre 1940 pour que les femmes québécoises puissent voter aux élections provinciales. En 1964, l’obligation d’obéissance des femmes à leur mari est abolie, en 1969 on décriminalise la contraception et en 1975 on adopte la Charte des droits et libertés de la personne qui interdit la discrimination basée sur le sexe. Il faut attendre aussi tard que 1983 pour qu’une agression sexuelle commise par un conjoint soir reconnu comme un acte criminel et 1988 pour la décriminalisation de l’avortement. 

Source: https://educaloi.qc.ca/actualites-juridiques/evolution-droits-femmes-quebec/

Le poste de secrétaire municipal

Le poste de secrétaire municipal, dans la plupart des cas combiné au poste de trésorier, était l’un des rares postes employés des municipalités du 19e siècle. À cette époque, la majorité des affaires de la municipalité se réglait au conseil municipal, avec les élus, contrairement à aujourd’hui où les municipalités ont de vastes équipes d’employés qui font fonctionner cette machine aujourd’hui beaucoup plus lourde. Le secrétaire-trésorier municipal était toutefois essentiel aux fonctions d’un conseil municipal. En tant que secrétaire, il s’occupait de tenir les notes lors des réunions du conseil dans le Livre des Minutes, de produire les ordres du jour, de convoquer les séances et de gérer les communications. En tant que trésorier, il était responsable de la tenue des livres comptables de la municipalité et de la bonne gestion des ressources financières. Vu la nature des tâches, les secrétaires-trésoriers municipaux étaient généralement des membres des professions libérales (notaires, avocat, comptables, etc.). Aujourd’hui, les responsabilités du secrétaire-trésorier d’antan appartiennent au directeur général et beaucoup des tâches dont il avait la charge sont maintenant confiées à des employés de divers services, selon leurs spécialisations. 

Source: Luc Coursol. Histoire de Mont-Laurier 1885-1940


Épisode 3. Luc Paquette

Luc Paquette raconte la famille Paquette qui est intrinsèquement liée à la municipalité de Lac-des-Écorces. Il fait des liens de sa municipalité jusqu’à ses ancêtres en France.   

Complément d'information

Le curé Eugène Coursol 

Joseph-Eugène Coursol est une manne pour la population de Lac-des-Écorces à son arrivée en 1907. Déjà en 1901, la population de Lac-des-Écorces avait profité d’une visite de l’archevêque d’Ottawa, Mgr. Thomas Duhamel, pour faire la demande officielle d’ériger la colonie en paroisse et d’y établir un prêtre. La colonie est toutefois jugée trop peu populeuse et on garde son statut de mission dont le prêtre Alphonse Génier de Mont-Laurier est responsable. Ce n’est qu’en 1907, après de nombreuses demandes, qu’on érige la colonie au statut de paroisse, nommée Saint-François-Régis (il faut toutefois attendre 1911 pour l’obtention officielle du nouveau statut). Joseph-Eugène Coursol est nommé curé résidant et il démarre immédiatement des travaux de construction d’un presbytère et d’une église pour remplacer la chapelle. 

Sources: Luc Paquette. https://infodelalievre.ca/en-vedette/2024/06/21/petit-historique-lac-des-ecorces-services-religieux/
Luc Coursol. «Le diocèse de Mont-Laurier 1913-2013 — Lac-des-Écorces et Val-Barrette» Chroniques du 100e du diocèse de Mont-Laurier

Les ponts couverts

Les ponts couverts existent en Europe depuis la période médiévale et depuis plus longtemps en Asie. La particularité de ceux-ci est que le tablier du pont, la surface plane sur laquelle on circule, est couvert d’une structure avec un toit et, dans la plupart des cas, des murs de chaque côté. L’idée est de protéger le tablier et sa structure des intempéries et assurer sa conservation dans le temps, celle-ci étant la partie de la structure la plus complexe à remplacer. Si la partie représentant la couverture et les murs venait à être changée, on pouvait le faire assez facilement sans toucher à la base. À Québec, c’est vers la moitié du 19e siècle qu’on commence à bâtir des ponts couverts, d’abord inspirés du modèle américain «town» pour ensuite développer des modèles québécois, comme le «town intermédiaire » et le «town élaboré». Plusieurs exemples régionaux sont toujours en fonction, dont les ponts couverts jumeaux de Ferme-Rouge entre Kiamika et Lac-des-Iles. 

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_couvert#cite_note-3

Les carrières de Guénette 

C’est la compagnie Brodie’s Limited de Montréal qui est la première à exploiter le granit de la région de Guénette (entre Val-Barrette et Lac-Saguay) avec l’ouverture d’une carrière en 1910. On y avait découvert, probablement durant l’ouverture du chemin Gouin, un gisement massif de granit rouge de qualité exceptionnelle s’étendant de Val-Barrette à Lac-Saguay en passant par Chute-St-Philippe. C’était à l’époque un des rares gisements canadiens ayant un granit de qualité suffisante pour la production de rouleaux-presseurs pour les papeteries. Durant la Seconde Guerre mondiale, l’approvisionnement en granit de l’Europe est soudainement coupé. Le granit de Guénette devient alors prisé pour la construction de pierres tombales et d’œuvres monumentales. 

Sources: https://infodelalievre.ca/culture/2022/08/26/le-granit-de-guenette-1-2/
https://infodelalievre.ca/culture/2022/09/09/le-granite-de-guenette-2-2/

Le garage Paquette 

Le garage Maurice Paquette et Fils ouvre ses portes le 15 juillet 1961, offrant alors le service de pompes à essence sous la bannière British Petroleum (BP). L’emplacement, précédemment celle de la maison familiale, était parfait. La vieille route passait juste derrière, alors que la nouvelle route 11 passait devant. On y offrait également le service de remorquage 24 h par jour et 7 jours par semaine. Plus tard, on y retrouve également l’arrêt des autobus Limocar et un poste de communication avec la Zec Festubert. En 1984, Louis-Marie Paquette prend la relève de son père jusqu’en 1993, moment où le garage est vendu à un particulier. 

Source: Luc Paquette. «Garage Maurice Paquette et fils (1961-1993)», La Laurentie, no. 26

Gracieuseté Luc Paquette

Les hôtels de Lac-des-Écorces 

Dès la période de colonisation, Lac-des-Écorces connait déjà une industrie hôtelière dynamique. C’est alors la colonisation et la foresterie qui motivent ce développement. Les colons, devant se loger le temps de construire un camp, les forestiers, s’y arrêtant en montant au chantier et y dépensant une partie de sa paie au retour. Une situation d’autant plus amplifiée avec l’arrivée du chemin de fer en 1909. Comme la plupart des villages situés sur le tracé de la route 117, Lac-des-Écorces connait dans la période d’après-guerre une explosion de son industrie hôtelière. Cette fois, plutôt que les colons et les bûcherons, ce sont les touristes qui motiveront cette effervescence économique. La classe moyenne apparait, la voiture se démocratise, et, avec ces phénomènes, apparait celui des vacances. Plus tard, avec l’amélioration de la route et des voitures, les trajets sont raccourcis et l’industrie hôtelière le long de la route 117 s’écroule pour laisser place au modèle de ville relais, comme Mont-Laurier, où se concentre maintenant l’industrie hôtelière. Toutefois, grâce à son magnifique territoire naturel, Lac-des-Écorces continue d’accueillir beaucoup de touristes, on y retrouve toujours un motel, mais la villégiature y est maintenant privilégiée. 

Sources: Guide de la Route du Lièvre Rouge. Lac-des-Écorces
https://fenetresurlepasse.com/municipalites/lac-des-ecorces/


Épisode 4. Micheline Charette

Micheline Charette partage son histoire familiale et certains événements marquants de celle-ci. Une trace d’un passé riche et complexe tout comme la municipalité de La Macaza. 

Complément d'information

Villaniville et l’usine de vers à soie 

À la fin du 19e siècle, un immigrant d’origine italienne, Andréa Villani, vient s’établir sur le territoire actuel de Rivière-Rouge pour y ouvrir un moulin à scie. Pour s’alimenter en main-d’œuvre, il fait venir d’autres immigrants d’origine italienne de Montréal et bien vite une petite communauté italienne se forme, au point où ils représentent 6 % de la population du canton Marchand en 1901. Vers le début du 20e siècle, M. Villani se lance dans l’entreprise de la soie. Mais le climat rude des Hautes-Laurentides ne supporte pas la croissance des mûriers dont les feuilles nourrissent les vers à soie. L’entreprise est un échec et M. Villani est contraint de vendre à un autre entrepreneur, M. Alfred Adam, en 1906. Un incendie de forêt détruit la plupart des installations en 1908.

Source: https://fenetresurlepasse.com/municipalites/riviere-rouge/

La vague d’immigration d’Europe de l’Est de confession juive 

En 1899, six familles originaires d’Europe de l’Est et de confession juive s’installent à La Macaza grâce aux efforts de la Young Men’s Hebrew Benevolent Society de Montréal. De 1901 à 1911, ce sont une cinquantaine de familles qui viennent les rejoindre. Malgré le départ de plusieurs familles à la suite d’un feu de forêt dévastateur en 1903, la communauté continue d’exister au travers du temps et on retrouve encore aujourd’hui plusieurs familles originaires de l’Europe de l’Est dans le village de La Macaza.

Source: https://fenetresurlepasse.com/municipalites/la-macaza/

La chapelle-école du village 

C’est en 1897, un an après la fondation de la mission, que l’on bâti la première école du village qui, avant la construction de l’église de La Macaza en 1903. Le culte est alors pratiqué par le curé missionnaire de L’Annonciation (Rivière-Rouge) qui vient faire la messe dans la petite chapelle-école. En 1926, le bâtiment est reconstruit à la suite d’un incendie. Aujourd’hui, l’édifice continue d’accueillir une vocation éducative et culturelle puisqu’on y retrouve la Maison de la culture de La Macaza, un organisme destiné à la diffusion et l’interprétation d’œuvres artistiques et du patrimoine local.

Sources: https://baladodecouverte.com/circuits/954/poi/12033/la-maison-de-la-culture-de-la-macaza
https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=168205&type=bien

 L’industrie des hôtels et des maisons de pension de La Macaza 

C’est sous l’initiative de la communauté de confession juive que La Macaza, dès ses débuts, connaitra une importante expansion de son industrie d’hôtellerie et de maisons de pension. L’aventure commence dès l’arrivée du train (station Daoust en 1904 et station Macaza en 1922) qui permet aux Montréalais de venir séjourner dans la nature sauvage de La Macaza. La communauté juive de La Macaza se propose alors de les loger chez eux et, peu à peu, certains se spécialisent dans ce commerce, bâtissant hôtels et annexes à leur maison pour en faire des chambres de pensionnaires. Alors que la plupart des autres villages de la région entament un virage touristique après la Seconde Guerre mondiale, La Macaza était déjà bien engagée dans cette voie avant même le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Source: https://fenetresurlepasse.com/municipalites/la-macaza/

Le pénitencier et la base militaire 

En 1951, le gouvernement canadien fait construire à La Macaza une piste d’atterrissage pour défendre l’Amérique du Nord en conjonction avec la construction de la station de radar de Saint-Adolphe-d’Howard. La défense du continent se fait dès lors via une entente militaire entre le Canada et les États-Unis (NORAD). La base embarque 28 missiles BOMARC armés d’ogives nucléaires et destinés à la défense de l'Amérique du Nord-Est, plus particulièrement de Montréal et d'Ottawa. La base militaire ferme ses portes en 1972. En 1978, on réaménage l’emplacement, qui était devenu un collège autochtone de 1973 à 1976, pour en faire le pénitencier de La Macaza, un établissement carcéral fédéral de sécurité moyenne.

Sources: https://www.routedulievrerouge.com/la-macaza/service-correctionnel-canada-etablissement-la-macaza
https://fenetresurlepasse.com/municipalites/la-macaza/
Benoit Thibault (historien local de La Macaza, chercheur sur le sujet de la base militaire)

Photo: Société d'histoire et et généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL-B-64-05-000594-01)


Épisode 5. Daniel Blais

Daniel Blais relate l’évolution du ski alpin dans la région, plus précisément dans la municipalité de Saint-Aimé-du-Lac-des-Îles. Il raconte notamment l’histoire du mont qui porte son nom. 

Complément d'information

Premier Blais du Lac des Îles

Si la famille Blais semble déjà présente dans les environs de Mont-Laurier avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce n’est qu’après la fin de celle-ci qu’Adjutor Blais s’installe au Lac des Îles pour y ouvrir un moulin à scie sur la presqu’île, le même terrain qui deviendra avec le temps le complexe du Mont Daniel.

Sources : Base de données généalogique de la SHGHL
Luc Coursol. Si Desruisseaux m’était conté.

Photo: Société d'histoire et et généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL-B-63-01-000050-09)

Scierie Dubé 

En 1943, Jean-Baptiste Dubé achète le moulin à scie Bélanger de Lac des Îles pour l’exploiter. En 1950, il fait construire en nouveau moulin, toujours actionné par le pouvoir hydraulique de la décharge du Lac-des-Iles, une anomalie à cette époque où les chaudières à vapeur avaient remplacé les roues à aubes. Ce fut d’ailleurs le dernier moulin à scie à pouvoir hydraulique construit au Québec. En 1963, il vend le moulin à la Sogefor, une filiale de la Société générale de financement, qui passe ensuite entre les mains de la Bellerive Plywood en 1972 qui fermera le moulin l’année suivante.

Sources: https://www.routedulievrerouge.com/saint-aime-du-lac-des-iles/sogefor
https://www.routedulievrerouge.com/saint-aime-du-lac-des-iles/moulin-a-scie-dube-barrage-la-vieille-meule?liste=1
P038 Fonds Jean-Baptiste Dubé

La villégiature au Lac-des-Iles 

La pratique de la villégiature à Saint-Aimé-du-Lac-des-Iles a une longue et riche histoire. Déjà à l’époque de la colonisation, le Lac-des-Iles connait une première vague de construction de chalet. Alors que, sur la pointe sud du lac, les habitants construisent lentement le village, sur la rive nord, des notables aisés de Mont-Laurier commencent à y construire leur chalet. Dans les années 1930, l’excellente réputation du lac et des terres environnantes fait son chemin et, rapidement, Montréal et l’Outaouais viennent faire de la villégiature au Lac-des-Iles. Se développe alors une importante industrie touristique de location de chalets, de club de chasse et pêche et de guide touristique en forêt.

Source: Luc Coursol. Si Desruisseaux m’était conté.

L’île Major 

L’île, la plus grande du Lac-des-Iles, porte le nom du député libéral du comté d’Ottawa Charles Beautron Major, originaire de Sainte-Scholastique (Mirabel). C’est vers la fin du 19e siècle que le député Major en prend possession pour y ouvrir une ferme modèle destinée à l’étude et au développement des techniques agricoles. Dans les années 1960, on pouvait toujours voir les vestiges des bâtiments agricoles.

Source: https://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/major-charles-beautron-4295/biographie.html
Luc Coursol. Si Desruisseaux m’était conté…
Luc Coursol. Histoire de Mont-Laurier 1885-1940

Brasserie et motels au Mont-Daniel 

C’est en 1990 que le Mont-Daniel ouvre la brasserie du même nom. On y servait de la bière en fut des brasseries commerciales (Molson, Labatt, etc.) aux usagers de la montagne, mais également à la population locale. Durant la période estivale, les riverains du Lac-des-Iles s’y rendaient en grand nombre les dimanches pour le brunch. La brasserie servait aussi pour des événements spéciaux grâce à une salle attenante, dans laquelle on pouvait tenir des réceptions de mariage, des partys privés ou des repas de cabane à sucre au printemps. Le motel du Mont-Daniel ouvre un an après la brasserie, en 1991, sous le nom de « Centre touristique 4 saisons ». On y offrait des séjours de ski sur plusieurs jours, logé et nourri, pour 99 $. Le motel comptait 12 chambres, plus un projet de 4 chambres en montagne qui n’ont malheureusement jamais vu le jour.

Source : Daniel Blais

Épisode 6. Sylvie Tisserand

Sylvie Tisserand présente l’histoire d’amour complexe et remplie d’émotion de ses grands-parents. Un récit qui se déroule lors des débuts de la municipalité de Chute-Saint-Philippe. 

Complément d'information

La photographie au 19e et 20e siècle

Le premier procédé de photographie est inventé par Nicéphore Nièpce en 1824 et permet de capter des prises de vues sur une surface de bitume après un temps d’exposition de plusieurs jours. Au cours du siècle, plusieurs améliorations marquantes (réduction drastique du temps d’exposition nécessaire, amélioration de la qualité de l’image produite et simplification de l’utilisation de l’appareil) feront en sorte que la photographie se démocratise peu à peu. Au tournant du 20e siècle, la photographie est accessible à tous, mais reste encore un luxe pour une vaste majorité de la population. Les appareils photo sont très coûteux et il faut faire appel à des photographes professionnels. On limite donc les prises de photos aux événements d’envergures. Dans la première moitié du 20e siècle, les appareils s’améliorent et deviennent suffisamment faciles d’utilisation pour motiver le développement de la photographie amateur, mais seulement parmi quelques passionnés appartenant aux classes les plus aisées de la population. C’est durant l’après-guerre que la photographie se démocratisera vraiment, les appareils devenant facilement accessibles à la classe moyenne.

Sources: https://photo-museum.org/fr/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_photographie

Le chemin Gouin 

Lors d’une visite dans les Hautes-Laurentides en juillet 1901, le ministre de la Colonisation Lomer Gouin s’informe auprès des colons de leurs besoins. Trois points ressortent : l’accès à l’éducation, de la protection contre les grands marchands de bois et l’accès à des chemins carrossables et au chemin de fer. Le ministre entend bien les colons et dès l’automne, le tracé d’un nouveau chemin de colonisation est adopté. Ce dernier reliera Nominingue à Ferme-Neuve en ligne droite et permettra d’éviter le détour du chemin Chapleau par Kiamika et Mont-Laurier pour atteindre la Haute-Lièvre. Le nouveau chemin est terminé en 1905.

Source: Françoise-Romaine Ouellette. « Le chemin Gouin et sa réserve de colonisation », La Laurentie, no. 34

Chute Léon, Victoria, Saint-Philippe 

La localité de Chute-Saint-Philippe n’a pas toujours porté ce nom. Selon les écrits de Jean Tisserand, le fils de Félix Tisserand, lorsque son père s’établit pour la première fois à l’endroit, on l’appelait la chute Léon, possiblement en l’honneur du pape Léon XIII qui était alors sur le Saint-Siège. Ce fait est confirmé dans le contrat du postier Sinaï Pilon de 1909 où on identifie la localité postale sous ce nom. Puis, l’endroit serait renommé Chute-Victoria en souvenir de la reine Victoria, morte en 1901. Ce changement de nom prend officiellement effet en 1913 dans la documentation de Postes Canada. Finalement, en 1934, la municipalité reprendrait le nom de la paroisse, nommée en l’honneur de Saint-Philippe, et deviendrait Chute-Saint-Philippe.

Source: https://fenetresurlepasse.com/municipalites/chute-saint-philippe/

L’harnachement de la rivière 

À l’époque, les rivières régionales jouaient un rôle primordial pour l’industrie des Hautes-Laurentides. Les manufactures, usines et moulins se servaient de son pouvoir pour alimenter leur machinerie. Les forestières, pour leur part, s’en servaient principalement pour le transport de bois via le flottage. Mais l’état des rivières ne convenait pas toujours à une exploitation industrielle, il fallait alors l’aménager, l’harnacher comme on disait à l’époque (possiblement de l’anglais « harness »). Dans les premiers cas, pour assurer un courant constant et puissant actionnant les roues à aubes, dans le second cas, pour assurer une flottaison adéquate. Les barrages étaient certainement l’un des moyens privilégiés pour harnacher une rivière. Pour les moulins, ils permettaient de créer un réservoir d’eau assurant un courant d’une puissance minimale, une digue venant souvent diriger et concentrer le pouvoir hydraulique là où nécessaire. Pour les forestières, les barrages permettaient aussi de créer un réservoir qui permettait un contrôle sur le débit. En période de faible courant, on pouvait ouvrir les vannes pour augmenter le courant et assurer que les billots se rendraient à bonne destination. D’importants travaux d’harnachement ont été entrepris dans la région par les forestières du passé. On doit notamment la création du réservoir Kiamika et du grand réservoir aux Sables de Notre-Dame-du-Laus à des barrages construits par la compagnie MacLaren pour leurs besoins de flottage.

Sources: https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/detail.do?methode=consulter&id=206576&type=bien
https://advitam.banq.qc.ca/notice/732290

Photo: Société d'histoire et et généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL-P029-030-02460-012)

Les travailleurs pensionnaires 

Si aujourd’hui le Québec est principalement une industrie du secteur tertiaire (services), par le passé, ce sont les secteurs primaire (matières premières) et secondaire (transformation) qui représentaient la majorité des emplois québécois. Et, comme le système de transport était beaucoup moins développé qu’aujourd’hui, la transformation se faisait normalement près de l’endroit où étaient extraites les matières premières. Il fallait donc aller où le travail était et ce dernier était bien souvent loin de la civilisation, là où la nature est généreuse. Beaucoup des travailleurs de l’époque étaient donc pensionnaires, c’est-à-dire qu’ils résidaient dans des maisons de pension, où on louait à la chambre. Bien souvent, c’étaient de jeunes hommes, venant travailler dans la région l’automne et l’hiver pour repartir au printemps dans leur famille à ce moment de l’année où la charge de travail sur une ferme prend de l’ampleur.

Épisode 7. Harold Ouellette

Harold Ouellette retrace l’évolution des pratiques funéraires par le biais de l’entreprise familiale dans le domaine. On y découvre Mont-Laurier à travers ses multiples anecdotes.   

Complément d'information

Pratiques funéraires avant les salons mortuaires et la thanatologie

L’arrivée des salons mortuaires et, plus particulièrement, de la thanatologie au 20e siècle entraîna des changements majeurs dans la pratique de nos rites funéraires. Avant les thanatologues et l’embaumement, les corps des défunts décomposaient beaucoup plus rapidement. On exposait le corps à la maison, dans son lit, «sur les planches», soit une table de fortune construite en déposant des planches sur des tréteaux ou à la salle municipale de la paroisse. Le défunt n’était exposé que 3 jours, plus longtemps aurait entraîné des problèmes sanitaires et d’odeurs. Les mois chauds, on procédait alors à la mise en terre. Si c’était l’hiver et que le sol était gelé, on conservait alors le corps dans un «charnier», un bâtiment généralement situé dans le cimetière, pour l’enterrer une fois la terre dégelée. 

Sources: «Le rituel funéraire, un rite de passage», La Laurentie, no. 28

Les objets associés aux rites funéraires

Depuis l’Antiquité, les rites funéraires sont accompagnés d’objets aux symboliques diverses. Dans le rite chrétien catholique, plusieurs objets à forte symbolique sont associés à la pratique du rite. Les bougies et les lampions, présents dans les rites funéraires de nombreuses religions, symbolisent généralement l’espoir, l’idée d’une lueur dans le noir. Dans le rite catholique, il symbolise plus spécifiquement la présence de Dieu et de sa protection. Le prie-Dieu est un petit meuble qui combine un autel et un agenouilloir. Il était souvent installé devant le cercueil et permettait aux proches du défunt d’y prier pour le salut de son âme. Le meuble force la position «à genou », qui symbolise l’humilité et la soumission devant Dieu à un moment où on lui demande de prendre soin de l’âme du défunt. On demande aux personnes de s’habiller en noir, couleur qui symbolise la mort et on drape généralement la salle d’exposition de la même couleur. À l’époque où la religion était plus importante, on plaçait généralement un chapelet ou un scapulaire sur le torse du défunt pour affirmer son appartenance à Dieu. Le cercueil, pour sa part, a une fonction plus pragmatique que symbolique. Ce n’est qu’au 19e siècle que son utilisation remplace celui du linceul (simple morceau de tissu dans lequel on enveloppait les corps) pour des raisons essentiellement sanitaires. 

Sources: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/40-objets-de-la-mondialisation/le-cercueil-6890277
https://www.fcfq.coop/chroniques/est-linceul-2823/
https://agora.qc.ca/thematiques/mort/documents/les_rites_funeraires_dautrefois_quebec_1880_1940

Le croque-mort

Le croque-mort était la personne responsable de la mise en bière (placement du corps dans le cercueil enrobé d’un linceul), du transport du défunt jusqu’à sa tombe et de l’ensevelissement. La position s’accompagnait généralement d’ostracisation sociale, le croque-mort, associé à la mort et à la maladie, étant généralement évité par la population «respectable» jusqu’au moment où on avait besoin de lui. La dénomination «croque-mort» apparait au Moyen Âge tardif, période de peste. Apparemment, durant cette période, les morts étaient si nombreux et enterrés si vite que plusieurs erreurs ont été commises, entraînant la mise en terre de plusieurs personnes encore vivantes. Pour éviter ces fâcheuses erreurs, on commence alors à mordre les orteils des défunts pour s’assurer de leur trépas, d’où le nom, «croque-mort». 

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Croque-mort

 Les ambulances 

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les professionnels de la santé ne sont pas les premiers à avoir offert un service d’ambulance dans la région. Généralement, avant la Seconde Guerre mondiale, les médecins se déplaçaient chez leurs patients lorsque ceux-ci ne pouvaient venir à leur cabinet. Le système de santé n’était pas pensé pour déplacer les gens vers les médecins. C’est pourtant un besoin qui se faisait sentir de plus en plus au fil du 20e siècle alors que la médecine et l’équipement associé évoluent et devient rapidement impossible à déplacer chez les patients. Ce sont donc des commerçants déjà équipés dans le domaine du transport qui sont les premiers à offrir le service d’ambulance, les taxis avec leur voiture et les entrepreneurs en pompes funèbres avec leur corbillard. Au fur et à mesure que l’industrie de l’ambulance devient plus complexe, requérant des véhicules de plus en plus spécialisés, ces premiers entrepreneurs font face à deux choix. Se moderniser, comme ce fut le cas pour le funérarium, ou laisser la place à des entreprises se spécialisant dans le domaine. 

Les cortèges funéraires 

La pratique des cortèges funéraires est un vieux rituel qui remonte jusqu’à l’Antiquité et qu’on retrouve dans de nombreuses religions. Dans la tradition catholique, le cortège a lieu après la messe à l’église, alors qu’on se dirige vers le cimetière pour faire la mise en terre. Le cercueil et ses porteurs ouvrent la marche, généralement suivie par la famille et les amis proches, à pied ou en calèche. Après la Seconde Guerre mondiale, avec la démocratisation de l’automobile, c’est le corbillard qui mène le cortège, suivi des voitures. Si la messe funéraire et la mise en terre étaient l’occasion pour les proches du défunt de faire leurs derniers adieux, le cortège était l’occasion pour la population d’offrir un dernier au revoir au membre de la communauté qui venait de nous quitter.  

Sources: Jacques Léonard. «Coutumes locales au moment du décès», La Laurentie, no. 28
Mgr André Chalifoux. «Les funérailles avant 1965», La Laurentie, no. 28
Mgr André Chalifoux. «Cimetières avant 1963», La Laurentie, no. 28

Photo: Société d'histoire et et généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL-L001-S28-SS4-D03-P18)

 Hôpital de Mont-Laurier et les Marianites de Sainte-Croix 

En 1948, le docteur Albiny Paquette, député de Labelle et alors ministre de la Santé du Québec, annonce qu’une enveloppe de 500000 $ sera accordée à la communauté des Sœurs Marianites pour la construction d’un hôpital moderne à Mont-Laurier. L’ordre, originaire de France, était un ordre féminin œuvrant dans la santé et l’éducation. La construction est terminée en 1950 et la bénédiction est faite le 2 juillet par Mgr. Limoges. Les médecins de Mont-Laurier quittent alors le petit hôpital de l’hospice Sainte-Anne. Dans la foulée du processus de laïcisation de la société québécoise durant les années 1960, la direction de l’hôpital est retirée des mains de Marianites pour être confiée au système public. 

Sources: https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=24946&type=pge
Suzanne Guénette. «Les services de santé dans les Hautes-Laurentides», La Laurentie, no.13
https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/detail.do?methode=consulter&id=206288&type=bien

Hospice Ste-Anne et les Sœurs Grises

C’est en 1931 que l’on construit l’hospice Sainte-Anne et que l’on confie sa gestion à la communauté religieuse des Sœurs Grises. Cette congrégation, héritière des Sœurs de la Charité de l’Hôpital Général de Montréal fondée par Marguerite D’Youville, était déjà intrinsèquement liée à l’œuvre des soins de santé et se voyait confier la gestion de nombreux établissement du genre au Québec. L’hospice fait alors aussi œuvre d’orphelinat. En 1935, le docteur Gustave Roy arrive à Mont-Laurier et approche les Sœurs Grises pour ouvrir un petit hôpital avec une suite de chirurgie au sein de l’hospice, ce qui se réalise l’année suivante. Ce petit hôpital restera le seul de Mont-Laurier jusqu’à la construction de l’hôpital Notre-Dame-de-la-Croix (hôpital de Mont-Laurier) en 1950. Aujourd’hui, l’hospice est maintenant un foyer pour personnes âgées, le Foyer Sainte-Anne. 

Sources: https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/surs-grises
Luc Coursol. Histoire de Mont-Laurier 1885-1940


Épisode 8. Lysanne Poulin-Normandeau

Lysanne Poulin-Normandeau parle du parcours de ses parents qui ont choisi Lac-des-Écorces et Mont-Laurier. On voit le chemin de deux personnalités fortes qui ont contribué à la collectivité chacune à leur manière. 

Complément d'information

Les femmes à l’université 

Au Québec, l’année 1884 est celle qui marque l’entrée des femmes à l’université. L’homme d’affaires montréalais fait alors un don de 120000 $ à l’université McGill à la condition que celle-ci accepte des femmes dans ses rangs. On surnomme la première cohorte de femmes les «Donaldas» en l’honneur de ce dernier. Déjà en 1889, le tiers des étudiant.es de McGill sont des femmes. Du côté francophone, les universités sont alors sous la gouverne du clergé catholique et sont plus fermées à accueillir des femmes. Marie Sirois, la première femme diplômée de l’université Laval en 1904, avait dû obtenir une permission spéciale pour y étudier. En 1908, l’Université de Montréal annonce qu’elle acceptera dorénavant les femmes et l’Université Laval suit la mouvance dans les années 1920. Toutefois, certains programmes, comme la médecine et le droit, resteront fermés aux femmes longtemps après que celles-ci auront été acceptées dans les universités. La publication du rapport Parent et la modernisation du système d’éducation québécois dans les années 1960 marquent le dernier jalon d’importance dans l’accessibilité de l’université pour les femmes et, depuis, on retrouve autant de femmes que d’hommes dans les universités québécoises, quoiqu’il existe toujours des variations importantes selon les programmes d’étude. 

Source:https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/208905/pionnieres-education-superieure-femmes-quebec-catherine-tourangeau#:~:text=Les%20%C2%AB%20Donaldas%20%C2%BB%20de%20l'Universit%C3%A9%20McGill%2C%20Irma%20LeVasseur,jusqu'alors%20r%C3%A9serv%C3%A9%20aux%20hommes.

La guerre et la conscription 

Lors des deux guerres mondiales, le gouvernement canadien établira une conscription rendant le service militaire obligatoire pour les jeunes hommes, en 1917 et 1944 respectivement. La région des Hautes-Laurentides est alors devenue l’une des régions les plus prisées du Québec pour fuir la conscription et échapper au regard du gouvernement. C’était une époque où la région était suffisamment développée pour s’y rendre facilement et avoir accès à certains services, mais encore suffisamment vierge pour pouvoir se réfugier en forêt sur des terres inaccessibles par voies normales. L’opinion publique au Québec étant largement contre la conscription, la population régionale, sensible aux problèmes des conscrits, les a accueillis volontiers et leur offrit un soutien certain. 

Sources: Mgr. André Chalifoux. «Cimetières avant 1963», La Laurentie, no. 28
Luc Coursol. Lac-du-Cerf, la mémoire du temps.

La coopérative d’électricité 

Les premières tentatives d’électrification de la région des Hautes-Laurentides avaient été entreprises par de grands industriels. La MacLaren compagny avec son barrage de High Falls, Jean-Baptiste Reid avec son projet d’usine électrique à Mont-Laurier et Zotique Renaud avec son barrage hydro-électrique entre Lac-des-Écorces et Val-Barrette. Mais ces projets étaient d’abord et avant tout industriels. On produisait de l’électricité pour les usines et manufactures régionales, qui appartenait bien souvent au même groupe d’investisseurs et compagnie qui produisaient l’électricité en question. Certains habitants des villages y avaient accès, mais le réseau ne couvrait pas toutes les rues. On ne constatait aucune volonté de développer un réseau accessible à la population, encore moins en secteur rural. La coopérative d’électricité est fondée dans cet esprit de rendre l’électricité accessible jusque dans les rangs ruraux. En 1945, sous le gouvernement Duplessis, on crée l’Office de l’électrification rurale qui fait l’appel aux cultivateurs de la province de mettre sur pied des coopératives dédiées à la gestion du projet. Le gouvernement payait jusqu’à 75 % des coûts d’installation, le reste étant payé par emprunt garanti par le gouvernement à des taux de 1 %. La coopérative d’électricité de Mont-Laurier est fondée officiellement en 1949. Puisque l’usine de Mont-Laurier ne produit pas suffisamment d’électricité, on fait affaire avec la compagnie MacLaren et son barrage à High Falls pour électrifier les environs de Mont-Laurier via la construction d’une ligne en 1957. 

Source: Luc Coursol. Histoire de Mont-Laurier, 1940-1990.  

La nationalisation de l’électricité

La nationalisation de l’électricité au Québec est essentiellement associée au projet du gouvernement libéral de Jean Lesage porté au pouvoir pour une première fois en 1960. En 1962, le gouvernement Lesage annonce le déclenchement d’élections générales sur la question de la nationalisation. Si la population votait à nouveau pour le parti de Lesage, c’était le message clair que le projet avait l’aval populaire. Le mouvement de nationalisation vise notamment la réappropriation de nos ressources naturelles, volonté qui s’illustre via le slogan «Maître chez nous». On critiquait également les compagnies privées d’électricité pour leur inaction dans l’électrification des campagnes, jugée trop peu rentable. En 1963, après négociations avec les 11 grandes compagnies d’électricités québécoises et la myriade de petites compagnies et coopératives d’électricité, le gouvernement se retrouve avec le monopole de la production électrique au Québec. 

Sources:https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1052687/nationalisation-electricite-quebec-revolution-tranquille-archives#:~:text=La%20nationalisation%20de%20l'%C3%A9lectricit%C3%A9%20est%20une%20id%C3%A9e%20d%C3%A9battue%20au,exploit%C3%A9es%20par%20des%20int%C3%A9r%C3%AAts%20priv%C3%A9s.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nationalisation_de_l%27%C3%A9lectricit%C3%A9_au_Qu%C3%A9bec
https://ici.radio-canada.ca/actualite/zonelibre/03-04/electricite.asp

Ève Martin 

L’Écho de la Lièvre, 17-04-1959, page 4. Consulter ici

 

Photo: Société d'histoire et et généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL-B-61-03-000945-32)

La parade de mode de Mme Moncion 

Madame Louise Moncion possédait, dès les années 1960, une petite boutique de mode féminine au 446 rue de la Madone, L’Atelier Louise, à côté de la boutique de son frère Jacques Moncion, qui se spécialisait en mode masculine, et de son autre frère Rémi Moncion, barbier. Comme il était courant à l’époque pour les boutiques de vêtements, elle organisait chaque année une parade de mode pour faire la promotion de sa nouvelle ligne de vêtement. Nous sommes à une époque où la confection de vêtements se fait encore, en partie, par les tailleurs et couturières locaux. Selon les années, la parade se tenait à l’aréna de Mont-Laurier ou au bar Mon Tiki (aujourd’hui La Maison des Jeunes).

Source: L’Écho de La Lièvre, 09-08-1963
L’Écho de La Lièvre 24-03-1966